Modélisation des risques climatiques

Le changement climatique affecte diverses industries à travers le monde et pourrait avoir un impact profond sur les systèmes de retraite. Qu'il s'agisse de risques physiques, d'innovations technologiques ou de politiques gouvernementales, le changement climatique a un impact sur l'économie et les marchés financiers. Il affecte à son tour la performance et la viabilité des systèmes de pensions dans le monde entier.

En anticipant les tendances, notamment en ce qui concerne le changement climatique, la Caisse vise à être à l'avant-garde de la préservation de la valeur et de l'action en faveur du climat. Pour mieux intégrer l'analyse climatique à court, moyen et long terme, le Bureau de gestion des investissements (BGI) de la Caisse a évalué l'exposition de la Caisse aux risques climatiques à travers de multiples scénarios dans son étude de gestion actif-passif (ALM) en 2023. Grâce à l'expertise d'Ortec Finance, le BGI intègre le risque climatique dans sa modélisation afin de comprendre les risques et les opportunités découlant du changement climatique et de prendre des décisions éclairées en matière d'actifs et de passifs.

Ortec Finance utilise quatre scénarios clés pour projeter les changements socio-économiques globaux attendus en raison du changement climatique (y compris les risques de transition et risques physiques). Ces scénarios sont basés sur les cinq trajectoires socio-économiques utilisées précédemment dans le sixième rapport d'évaluation du GIEC (Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Ils diffèrent en termes de réponses aux changements politiques et technologiques, aux risques physiques et aux mécanismes de fixation des prix. Ils aboutissent aux quatre scénarios climatiques clés ci-dessous:

Le scénario retenu par le BGI pour concevoir la répartition optimale des actifs de la caisse est le Net Zero – crise financière. Ce scénario vise la neutralité carbone mondiale d'ici 2050 et s'aligne sur une augmentation moyenne de la température de 1,5°C d'ici 2100. Il suppose que des désinvestissements soudains pour aligner les portefeuilles sur les objectifs de l'Accord de Paris ont des effets perturbateurs sur les marchés financiers, avec une réévaluation brutale suivie d'actifs échoués et d'un choc de sentiment.

Ces hypothèses de scénario sont ensuite intégrées dans un modèle macroéconomique : elles déterminent les changements macroéconomiques par région et par secteur. Les impacts économiques des facteurs liés au changement climatique mentionnés ci-dessus sont estimés à l'aide d'un modèle économétrique qui prend en compte les interactions entre l'environnement, l'énergie et l'économie. Ortec Finance utilise ensuite un modèle financier stochastique pour définir le risque systémique climatique par le biais de perspectives économiques et financières ajustées au changement climatique pour un horizon de 40 ans, ainsi que les impacts climatiques sur la projection du rendement des actifs par classe d'actifs, pays et secteur.

Source: Ortec Finance

Le scénario Net zero – crise financière se caractérise principalement par des rendements plus faibles et des niveaux d'inflation plus élevés. Lors des optimisations, la distribution des allocations dans les portefeuilles optimaux pour ce scénario montre des différences évidentes avec les scenarios d’Ortec Finance. Presque tous les portefeuilles allouent une part nettement plus importante aux produits à revenu fixe, tandis que l'allocation aux actions publiques est comparativement faible. Ce dernier point s'explique par les attentes défavorables en matière de rendement des actions, en particulier au cours des dix premières années, les marchés financiers étant perturbés par des désinvestissements soudains. L'exposition aux actifs d’infrastructure finit par être similaire ou inférieure à celle du scénario d’Ortec Finance et du scénario positif.

Les conclusions des optimisations ont été combinées avec des analyses de sensibilité et des considérations qualitatives. Deux portefeuilles ont ainsi été recommandés.

Dans son analyse, Ortec Finance effectue également des tests de résistance au changement climatique et compare la performance des deux portefeuilles recommandés à celle de l'allocation d’actifs actuelle dans le cadre de différents scénarios climatiques.

Bien qu'il soit impossible de prédire quel scénario se déroulera, et encore moins son impact financier, ces tests de résistance basés sur des scénarios climatiques fournissent des informations précieuses sur les risques auxquels le BGI est confronté et sur la robustesse des stratégies actuelles et proposées dans diverses conditions économiques et financières. L'objectif principal de cette analyse est d'évaluer que les portefeuilles proposés ne détériorent pas les résultats dans divers scénarios climatiques potentiels.

Ortec Finance a constaté que les deux portefeuilles proposés sont plus performants que l'allocation actuelle dans tous les scénarios de risque climatique analysés.

De plus amples informations sur la méthodologie d'Ortec Finance sont disponibles dans le dernier rapport TCFD de la Caisse.

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